PASTILLES ET TABLETTES

Définition 
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Médicaments internes, officinaux ou magistraux, composés avec une forte proportion de sucre uni à une petite quantités de matières médicamenteuses, auxquelles on donne d’abord une consistance de pâte au moyen d’un mucilage ou de la cuisson, que l’on divise en petites parties de formes diverses, et que l’on fait sécher ensuite. On a coutume de les laisser fondre dans la bouche.

Les matières médicamenteuses que l’on fait servir à la préparation des pastilles sont nombreuses, et pourraient l’être davantage, puisque toutes les matières solides, toutes celles susceptibles de céder à l’eau quelque principe soluble, tous les aromates, pourraient à la rigueur servir à cet usage.

Cependant, le but que l’on se propose étant d’obtenir des médicaments agréables et d’une bonne conservation, ce serait à tort qu’on ferait revêtir la forme de pastilles à des substances d’odeur et de saveur repoussantes, ou à des sels déliquescents.

Jusqu’à présent les pharmacologistes ont distingués les tablettes proprement dites des pastilles ; mais l’usage portant de plus en plus à confondre ces 2 sortes de médicaments, évidemment distincts, nous les avons réunis dans cet article, toutefois en en faisant deux classes :

* pastilles préparées à l'aide d'un mucilage.

* pastilles préparées par la cuite du sucre ou à la goutte, ou obtenues avec du chocolat.

Historique
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Jadis, toutes les tablettes étaient préparées par la cuite du sucre ; on les désignait sous les noms de rotules, de morsuli, de troschisques, d’électuaires solides. Les pastilles d’alors étaient des préparations qu’on brûlait comme parfums ; tels sont les clous fumants.

Fabrication
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Les tablettes sont des préparations de consistance solides, qui contiennent, avec une forte proportion de sucre, une petite quantité de substance médicamenteuse, et qu’on a continué de faire fondre, où elles se désagrègent et se dissolvent.

On réduit les substances qui doivent en faire partie en poudre très fine ; on incorpore d’abord dans un mortier une partie du mélange au mucilage, puis on porte cette masse molle sur une table de marbre, et on y incorpore par malaxation le reste de la poudre sucrée ; on étend cette masse en couche uniforme au moyen d’un rouleau, après avoir saupoudré la table avec un peu d’amidon. On saupoudre également la surface de la masse.
Afin d’avoir des pastilles de même épaisseur, on se sert de carrés ou de règles en bois ou en fer, de l’épaisseur que l’on veut donner aux pastilles, sur lesquelles les 2 extrémités du rouleau s’appuient lorsque la pâte est convenablement étendue ; à l’aide d’un emporte pièce on la découpe en pastilles.

On étale ces dernières, les unes à côté des autres, sur des feuilles de papier étendues sur des tamis ou des châssis, on laisse sécher un peu à l’ai libre et l’on porte à l’étuve chauffées à 40°c pour achever la dessiccation.

Les emporte-pièces n’enlèvent ordinairement qu’une pastille à la fois, mais on a imaginé des emporte-pièces multiples, et même des cylindres creux percés de trous de la forme voulue ; en roulant ces derniers sur la pâte, chaque trou se remplit ; en continuant à la rouler, une nouvelle épaisseur est prise et fait tomber la première dans l’intérieur du cylindre.

Ces moyens ne sont pas avantageux que dans la fabrication en grand.

Les emporte-pièces sont généralement oblongs ou ronds ; mais il y en a de disposés en losanges, en trèfles, etc…les confiseurs font des cannelures à leurs pastilles en passant d’abord en long, puis en travers, un rouleau cannelé sur la pâte étendue.

Quelques pharmaciens ont, à part de l’emporte-pièce, un cachet, portant le nom de la base des pastilles et qu’ils appliquent sur chaque pastille ; d’autres ont des emporte-pièces faits de telle manière qu’ils coupent et marquent en même temps.

Pour avoir des pastilles dont les bords soient coupés nets, il est important de nettoyer souvent l’extrémité de l’emporte-pièce.

Pour les pastilles faites avec des poudres végétales, on conseille de se servir d’un mucilage épais, afin d’éviter que la matière extractive, en se dissolvant, ne colore le produit.

Le mucilage des pastilles est presque toujours celui de gomme adragante ; mais, selon quelques pharmacologistes, le mucilage de gomme arabique est préférable en ce qu’il donne des pastilles qui ont un aspect translucide.

La quantité de mucilage nécessaire à lier les substances varie un peu ; elle est plus forte pour les pastilles qui contiennent des substances extractives.

Une chose à remarquer, c’est que les pastilles qui contiennent beaucoup de mucilage deviennent très dures avec le temps.

Le poids moyen des tablettes est de 1g.

On aromatise en général les tablettes et les pastilles avec une essence appropriée et quelquefois avec des eaux aromatiques. Dans ce cas on substitue l’hydrolat (ex : eau de fleur d’oranger pour les tablettes de bicarbonate de sodium ou de soufre) à l’eau distillée, lors de la préparation du mucilage. Les quantités d’essences employées pour 1000 p. de tablettes sont : essences d’anis, de citron, de menthe poivrée, 1 p. teinture de vanille 10 p. dans les tablettes de borate de sodium, on emploie 10g de teinture de benjoin ; dans celles de menthe, 10g d’essence de menthe poivrée.
Lorsque les tablettes seront colorées, le colorant employé devra être un des colorants autorisés.

Les pastilles-tablettes subissent à l’humidité une altération qui les fait paraître ponctuées. Elles sont ensuite conditionnées dans une boite afin d’éviter cette altération.

Les tablettes-pastilles sont désormais toutes fabriquées en milieu industriel pharmaceutique.


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